Recherche et développement

La démarche de recherche d’Adoc Mètis

Les activités de recherche d’Adoc Mètis visent une meilleure compréhension des besoins des structures et des personnels de l’ES-R. Elles se prolongent naturellement par le développement d’outils, de méthodes et de formations qui répondent à ces besoins.

Notre positionnement hybride entre la pratique de terrain et la prise de recul scientifique nous amène à prendre les contextes de nos interventions (formations, missions de conseil) comme terrains de recherche et d’observation.

Avec une équipe composée de six docteur·es et d’une doctorante sur le point de soutenir, issu·es de disciplines variées (voir la description de l’équipe), le travail d’Adoc Mètis se base sur des approches et méthodologies issues de ses recherches et de travaux de recherche issus notamment des sciences de gestion, de la psychologie, de la sociologie, des sciences studies ou des sciences de l’éducation et de la formation.

Plusieurs de nos axes de recherche nous amènent à collaborer avec des collègues travaillant dans des laboratoires de recherche publics, comme le Centre de Sociologie des Organisations (SciencesPo, CNRS) ou le Laboratoire Interuniversitaire des Sciences de l’Education et de la Communication (Université de Strasbourg, Université de Lorraine, Université de Haute Alsace).

Intégrité scientifique

Nous tenons à avoir dans nos travaux de recherche la même exigence de rigueur scientifique que celle à laquelle nous avons été formé·es durant nos doctorats respectifs.
L’entreprise a intégré depuis 2019 une clause dans les contrats de travail de ses salarié·es relative à l’intégrité scientifique : il s’agit d’engager mutuellement chaque salarié·e et l’entreprise en faveur de la conduite d’activités de recherche intègres, en référence aux principes énoncés dans la Charte française de déontologie des métiers de la recherche.

Lorsque nous sollicitons nos clients ou nos publics de formation ou d’accompagnement dans le cadre de nos activités de R&D, nous établissons une convention de partenariat avec les personnes en question, dont nous récoltons le consentement et auxquelles nous présentons notre démarche de recherche en amont.

Nos travaux de recherche sont financés par nos fonds propres et bénéficient du soutien du Crédit d’Impôt Recherche.

Nos axes de recherche

Nos activités de recherche s’axent autour de trois enjeux :

  • Les outils de gestion RH : en étant au plus proche des personnels de l’ESR, nous avons identifié le déficit d’outils de gestion RH pour affronter les défis contemporains de l’ESR. Le manque de personnels, le déficit de formation, la manière de penser la carrière, celle des femmes par exemple, le recrutement des doctorant.es ou bien l’accès à la mobilité internationale indispensable au personnel de recherche nous montrent combien les outils RH pour réfléchir et mettre en œuvre des pratiques durables manquent.
  • Identité professionnelle : l’interpénétration des secteurs d’activités, les parcours professionnels diversifiés et les manières d’interagir dans un contexte professionnel changeant modifient le rapport au travail ainsi que les manières d’identifier les partenaires et de créer un collectif.
  • Gestion de l’incertitude : la crise sanitaire du Covid-19 a révélé la difficulté de l’ESR de faire face à un contexte mouvant avec un cadre réglementaire évolutif et des approches de la crise différenciées selon les établissements. Elle a mis en exergue des situations complexes et révélé des faiblesses de l’ESR dans des domaines variés, par exemple, le télétravail, l’enseignement à distance etc.

Nous abordons ces trois axes à travers l’étude de cinq objets de recherche : l’encadrement de projets doctoraux; la dynamique de coopération et les identités professionnelles dans les nouveaux réseaux para-universitaires, la gestion de la crise du Covid 19; la mobilité des personnels de recherche ; la part des BIATSS dans les politiques de réduction des inégalités femmes/hommes.

Schéma des 3 axes de recherche et des cinq objets de recherche

Nos objets de recherche

Encadrement de projets doctoraux

Le travail sur l’encadrement doctoral est un objet de recherche historique d’Adoc Mètis, entamé en 2017. Nos travaux dans cette thématique consistent à interroger l’encadrement doctoral comme une pratique managériale et à analyser les modalités de construction de cette pratique par les encadrant·es. Nous cherchons ainsi à savoir si les modalités d’encadrement des doctorant·es sont issues d’une reproduction des modèles existants, d’une réflexion collective, de l’expérience d’encadrement, de formations ou d’autres sources.
Nous cherchons en particulier à interroger l’impact des formations à l’encadrement doctoral sur les encadrant·es et futur·es encadrant·es : celles et ceux ayant suivi des formations à l’encadrement font-iels évoluer leur pratique d’encadrement après avoir été formé·es ?

Dynamiques de coopération et identités professionnelles dans les nouveaux réseaux universitaires

Dans le cadre de nos activités d’accompagnement de structures du monde de l’ESR, nous sommes de plus en plus souvent sollicité·es par et pour des réseaux nouvellement créés qui visent à remplir la “troisième mission” de l’ESR, à savoir celle qui consiste à contribuer à la société autrement que par l’enseignement et la recherche à strictement parler.

Il s’agit donc d’appréhender ce type de demande, de réfléchir au fonctionnement de ces réseaux, afin de les accompagner au mieux.

Nous observons que ce sont des lieux d’interactions entre personnes de statuts, disciplines, métiers différents, et que les conditions de possibilité de collaboration dépendent fortement de (et révèlent) la manière d’aborder les identités professionnelles de ces personnes.

En prenant deux réseaux de ce type auprès desquels nous travaillons comme études de cas, nous interrogeons les réalités des modes de coopération dans le travail de ces personnes membres de ces réseaux. Notamment, nos questions de recherche portent sur les activités constituant la coopération dans chaque cas, sur les raisons et motivations des membres à participer au réseau, et sur les obstacles à la coopération.

L’ESR face à la crise du CoViD-19

Adoc Mètis a été ces dernières années un lieu de croisement d’expertises sur la manière dont les universités et établissements d’ESR français ont fait face à la crise ayant résulté de la pandémie de CoViD-19. Romain Pierronnet avait développé une enquête avec le média spécialisé News Tank afin d’analyser le vécu de la crise par les personnels de l’ESR, et Aline Waltzing poursuit ses activités de recherche avec ses deux collègues Stéphanie Mignot-Gérard (IRG, UPEC) et Christine Musselin (CSO, SciencesPo, CNRS) entamées dans le cadre d’un projet ANR portant sur la manière dont les établissements d’ESR ont fait face à la crise sanitaire (projet ANR Covid-in-Uni). Ces dernières se structurent autour de trois publications en cours, puisant notamment dans les matériaux de l’enquête ANR: une première visant à comprendre les différences dans les priorités choisies par les établissements d’ESR français pendant la crise; une deuxième sur les différences de formes de résilience des activités des établissements, liée à leur caractère faiblement couplé ; et une troisième sur la gestion de la crise au niveau du ministère de l’ESR, du lien entre sa position dans l’interministériel et ses relations avec les établissements pendant les différentes phases de la crise.

La mobilité internationale des personnels de recherche, une mobilité professionnelle comme une autre ?

La mobilité internationale est une composante indissociable de la recherche scientifique car cette dernière s’élabore traditionnellement au sein de réseaux disciplinaires à travers le monde. Si la mobilité internationale est incontournable pour les personnels dit “scientifiques”, elle est plus fluctuante pour les personnels support participant à la recherche (personnels administratifs, techniques, ingénieur·es). Les politiques de mobilité professionnelle sont largement portées au niveau européen. A ce titre, la Commission européenne incite à la mobilité internationale à travers différents programmes. Le programme Marie Sklodowska Curie finance la mobilité des chercheur·ses. Le programme ERASMUS + incite les personnels de tout type des universités à effectuer une mobilité européenne dans un autre établissement ou bien à travers des stages thématiques (staff week). Elle considère cette mobilité comme faisant partie de la formation des personnels. A partir de ce constat, nous nous posons les questions suivantes : s’agit-il du même objectif de formation entre les deux programmes de mobilité ? Existe-t-il des différences entre les mobilités des chercheur.ses et celles des personnels support ? Comment se matérialisent-elles ?

Sélection de publications et de communications

  • C. Chapin, B. Durette, S. Thierry, Enquête sur les pratiques d’encadrement doctoral – Rapport d’enquête, Novembre 2020
  • Stéphanie Mignot-Gérard, Christine Musselin, Aline Waltzing, « Loosely coupled organizations facing crises. The case of five French higher education institutions during the Covid 19 crisis », communication au colloque annuel d’EGOS (European Group for Organizational Studies) à Vienne, du 7 au 9 juillet 2022
  • E. Guy, « La co-tutelle de thèse, un grain de sable dans la coopération scientifique franco-allemande ? », communication à la conférence « La thèse et le doctorat : Socio-histoire d’un grade universitaire (XIXe-XXIe siècle) » à Paris, Sorbonne, les 8 et 9 septembre 2022
  • E. Guy, A.-L. Morand, A. Waltzing, « Research support staff: a blind spot of gendered mobility in higher education », communication à la conférence Is Academic Mobility Gendered ? Symposium on the internationalization of research careers and its implications for equality policies at national levels, 10 et 11 novembre 2022, université de Lausanne

Voir aussi : toutes nos publications et communications.